Freewrite Alpha Astrohaus Pascal ForgetFreewrite Alpha Astrohaus Pascal Forget

L’Alpha est un clavier mécanique jumelé à un petit écran. Un appareil minimaliste, inspiré du légendaire AlphaSmart, conçu pour écrire sans distraction, comme avec une machine à écrire. C’est la version la plus abordable des claviers Freewrite d’Astrohaus.

Look minimaliste

Freewrite Alpha
Freewrite Alpha – Photo Astrohaus

Contrairement au Freewrite Traveler (lien vers mon essai), l’Alpha n’est pas très compact. Il est à peu près de la taille d’un laptop de 13 pouces ! Il est toutefois plutôt léger : il ne pèse que 700 grammes (1,6 livre). Au poids, on dirait un jouet !

Pour travailler et bien sentir chaque frappe, rien ne vaut un clavier mécanique. L’Alpha utilise des interrupteurs Kailh Choc V2, qui font un léger claquement. Les touches sont de type « profil bas », comme celles d’un laptop. Si l’on veut plus de relief avec des touches surélevées, on pourra les remplacer par des touches avec le standard MX – comme celles de l’excellent clavier Nuphy.

L’affichage FSTN LCD style calculatrice réagit instantanément, contrairement à ceux en papier électronique. On pourra afficher 2 à 4 lignes de texte, en fonction de la taille de l’affichage. Il sera parfaitement lisible en plein soleil… Mais il est plutôt sombre. Il n’est pas éclairé, un choix de design très étrange. Il faudra prévoir une lampe de lecture pour taper le soir.

Un petit trépied peut être déployé pour ajuster légèrement l’angle du clavier. J’aurais aimé qu’un couvercle ou un capot protège les touches pour éviter la poussière et transporter l’Alpha dans mon sac à dos.

Système ultra minimaliste

L’Alpha est un outil pour créer des brouillons sans distraction, pour ensuite réviser et mettre en page avec son ordinateur. On l’allume en appuyant sur le bouton rouge, et on peut instantanément commencer à écrire à l’endroit où on a arrêté lors de la dernière utilisation. C’est libérateur de taper sans autocorrecteur, ni de choix de police ou d’options de mise en page. (Pour marquer son texte, on pourra toujours utiliser le format Markdown.)

Pour dire, on ne peut même pas se déplacer dans le texte avec des flèches : il faut utiliser le raccourci New + WASD – une petitre friction pour nous encourager à écrire et réviser plus tard. Quand on écrit avec l’Alpha, il faudra prévoir une session de révision et de mise en page avec un logiciel de traitement de texte. Diviser ainsi son travail de rédaction n’est pas une mauvaise chose, ça donne l’occasion de se relire attentivement !

Sauvegarde locale et en ligne

Les documents sont régulièrement sauvegardés dans la mémoire de l’Alpha. S’il est connecté à internet, les documents sont aussi sauvegardés en ligne par le service Postbox. La synchronisation est aussi possible avec Google Drive ou OneDrive. Les documents sont accessibles en format texte en branchant l’Alpha dans le port USB C d’un ordinateur. On pourra aussi s’envoyer le texte par courriel au besoin, une option très pratique pour retransmettre rapidement un texte.

Les raccourcis-claviers sont nombreux, avec une touche Special et deux touches New pour les activer. Par exemple :

  • New combiné avec les touches WASD pour naviguer dans le texte
  • Appuyer sur les deux boutons « New » en même temps démarre un nouveau document.
  • Appuyer sur New et pg up ou pg down permettra de passer d’un texte sauvegardé à l’autre
  • Pour se motiver, on pourra afficher la durée de sa session d’écriture et le nombre de mots tapés en maintenant la barre d’espace.

Trop minimaliste ?

Le stockage total de l’Alpha ne fait que 7 Mo, et le stockage réservé au texte est d’environ 2 Mo – un stockage similaire à ceux d’une disquette des années 80 ! (Il y a 1000 Mo dans un Go !) C’est suffisant pour des fichiers .txt. Ça laisse toutefois peu de marge de manœuvre pour les mises à jour logicielles…

Enfin les claviers internationaux

Fruit d’une campagne de financement social, j’ai reçu l’Alpha après des mois de retard. J’ai été très déçu : les dispositions de clavier pour taper en français n’étaient pas offerts ! Mais après 5 mois d’attente, explosion de joie ! Astrohaus a finalement proposé la version 1.20 du système, avec deux versions du clavier français canadien.

Jusqu’à 100 heures d’autonomie

La recharge se fait par un port USB C; on promet plus de 100 heures d’autonomie. J’aurais aimé qu’on utilise des piles rechargeables AA ou 18650, peu coûteuses et faciles à remplacer, plutôt qu’une pile intégrée. (L’Alphawrite fonctionnait des semaines avec des piles AA!). Selon un utilsateur de Reddit, un bidouilleur pourrait assez facilement faire la modification.

Combien coûte l’Alpha ?

Avec la mise à jour 1.2, j’ai été surpris de la réactivité et de ma vitesse de frappe en utilisant l’Alpha. C’est drôlement agréable pour se « vider la tête », démarrer un article, ou pour écrire mon journal ! Ne voir que quelques lignes de texte à la fois sur le petit écran aide vraiment à se concentrer !

Mais ce plaisir a un prix : les autres dactylos électroniques minimalistes d’Astrohaus ne sont pas données. L’Alpha, leur modèle d’entrée de gamme, reste coûteux : environ 480 $ CAD au prix régulier. C’est très cher payé pour un appareil aussi simple en 2024 (le processeur ESP32 utilisé coûte moins de 10 dollars). Pour ceux qui veulent un appareil plus luxueux, consultez mon essai du Traveler; pour un appareil plus compact, mon test du Freewrite. Pour une option plus économique, le Micro Journal est très sympathique !

Est-ce que le Freewrite Alpha est pour moi ?

Une dactylo minimaliste et sans distraction peut être la solution miracle pour enfin écrire. Mais avant d’ouvrir son portefeuille, on peut faire l’expérience d’écrire de façon minimaliste gratuitement avec le site Sprinter, qui reproduit l’expérience de taper avec un appareil Freewrite. Si on peut se retenir de naviguer sur ses sites de distraction préférés, cela pourrait suffire pour se discipliner à écrire. Sur les forums, trop de personnes se retrouvent avec des Freewrite inutilisés qui prennent la poussière !

P.

By Pascal Forget

Formateur. Animateur. Podcasteur, chroniqueur et journaliste en technologie et en science.